Flex fuel
La technique dite Flex fuel (ou flexfuel) désigne un système d'alimentation et carburation d'un moteur à combustion non diesel lui permettant d'utiliser indifféremment des carburants aussi variés que l'essence, le bioéthanol ou un mélange des deux pour un taux d’éthanol compris entre 0 % et 100 % en volume ; ces véhicules sont spécialement conçus ou adaptés pour fonctionner indifféremment au superéthanol (E85) et/ou au super sans plomb.
Les véhicules Flex fuel adaptent automatiquement leur fonctionnement pour tout mélange d’essence et d’éthanol pur ; d’où le suffixe « Flex » qui évoque leur flexibilité. Ce système a été inventé et mis au point par l'équipementier italien Magneti Marelli, filiale du groupe Fiat, pour les besoins du marché brésilien. Les moteurs acceptent aussi un certain taux de condensat de gaz naturel (qui est notamment utilisé pour dénaturer l'alcool).
Cette technique est l’une de celles qui équipent les véhicules dits « polycarburant » ou véhicules à carburant modulable (VCM). Le terme anglophone « Flex fuel », couramment utilisé pour désigner tout type de véhicule polycarburant, désigne en français une technique particulière de moteur polycarburant.
La France commercialise des véhicules équipés d’origine d’un moteur flexfuel (neuf avec VW Golf MultiFuel, Golf Sportsvan MultiFuel4, Golf SW MultiFuel, Jeep Grand Cherokee ou d’occasion avec des modèles Renault, Dacia, Peugeot, Citroën, Ford, Volvo, Saab, etc.)5.
Depuis 2007, des boîtiers de conversion au superéthanol sont vendus et peuvent être installés sur de nombreux véhicules essence6. En 2017, ces boîtiers sont compatibles avec tous les véhicules essence à injection en circulation depuis 2001, soit 80 % des voitures essence (voitures essence Euro 3 minimum, compatibles E10, jusqu’à 14 CV7). Plusieurs entreprises françaises proposent des systèmes de conversion au E85, comme Biomotors, FlexFuel Energy Development et Arm engineering. Depuis 2018, certains boîtiers sont désormais homologués8.
Vous pouvez aussi opter pour une reprogrammation du calculateur moteur.
Fin 2017, la Direction générale de l'Énergie et du Climat (DGEC) et le Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA), en collaboration avec des entreprises du secteur, sont à l’origine de l’arrêté d’homologation9 des boîtiers de conversion au superéthanol et de leur installation. Il est publié au Journal officiel le 15 décembre 2017 par le ministère de la Transition écologique et solidaire et le ministère de l’Intérieur. Cet arrêté offre un cadre réglementaire et prévoit l’homologation des matériels testés et validés par l’Union technique de l'automobile, du motocycle et du cycle (UTAC) pour permettre au consommateur de profiter des avantages liés à ce carburant (obtention de la carte grise simplifiée, gratuite ou à moitié prix selon les préfectures, dispense de la circulation différenciée en Île-de-France en cas de pics de pollution, abattement de 40 % sur les émissions de CO2 inférieures à 250 g/km pour le calcul du malus écologique)3. Avec l’homologation, le marché des boîtiers de conversion devrait connaître un essor important en raison du prix de l’E85, en permettant d’économiser plus de quarante centimes par litre par rapport au SP9510.
Critiques L'utilisation du flexfuel est cependant critiquée :
la fabrication nécessite plus d'énergie pour la transformation globale que le Diesel d'origine végétale ; la surface utilisée pour les carburants végétaux ne peut pas être utilisée pour la production d'aliments et encourage une agriculture intensive (pesticides, déforestation, appauvrissement de la biodiversité) ; la prise en compte du changement d'affectation des sols grève l'écobilan de ces agrocarburants de première génération. Des recherches portent sur des carburants dits de seconde ou troisième génération (produits à partir d'algues ou de micro-organismes par exemple). Cependant, une étude de l'Ademe de 2002 précise que la filière bioéthanol restitue actuellement deux fois plus d’énergie qu’elle ne consomme d’énergie non renouvelable11, et que seul 1 % de la surface agricole utile est exploitée pour l'éthanol3. La production d’E85 permettrait une réduction nette d’émissions de CO2 de 40 % par rapport à l’essence3.